Nous sommes des professions libérales et à ce titre, nous pouvons facturer des prestations de services, en dehors des émoluments fixés par les textes (cela ne concerne pas les majeurs gérés, bien entendu). Exemple : facturer une prestation à un tuteur familial qui demande une assistance technique.
Si nous présentons une requête au juge du vivant de la personne, et obtenons une ordonnance, elle est exécutable et opposable aux tiers et donc ni le notaire ni les héritiers ne peuvent refuser de la payer.
En revanche, si le majeur est décédé avant que nous présentions la requête, le juge ne peut prendre de décision alors que la mesure est "tombée". Il est compétent tant que la mesure est en vigueur. Ainsi, nous pouvons facturer des actes à la succession, soit si nous n'avons pas eu le temps de faire une requête, soit si les héritiers ont chargé le MJPM d'agir en leur nom. Dans le premier cas, le paiement de la facture peut être sujet à discussions. Mais les héritiers discutent-ils la facture du plombier qui est intervenu juste avant le décès ? Dans le second cas, il s'agit d'un contrat à passer avec les héritiers, donc la facturation ne devrait pas être discutée.
Nous devons défendre notre métier et le valoriser, à travers des facturations qui correspondent à des diligences accomplies dans l'intérêt du majeur, et bien souvent de la succession.
Dans un autre domaine, récemment, la cour d'appel de Toulouse a rendu deux arrêts rapportant le tarif du mandat ad'hoc majeur, exempt de tout texte, à celui de l'acte exceptionnel (ces jurisprudences sont disponibles pour nos adhérents sur le site de la FNMJI). Cela contribue à la valorisation de nos compétences et de notre métier, et nous devons l'avoir à l'esprit en toutes circonstances.
Bien à vous
Anne-Laure ARNAUD
Mandataire Judiciaire à la Protection des Majeurs
Secrétaire adjointe de la Fédération Nationale des MJPM Indépendants (FNMJI)
www.fnmji.fr