Bonjour,
Je suis curateur de ma soeur (58 ans, sans emploi, divorcée, deux enfants en galère, vivant seule dans une maison délabrée) depuis un an. Auparavant, la curatelle était assurée par une association avec laquelle elle s'est rapidement fâchée.
Il s'agit d'une curatelle renforcée, dont ma soeur conteste l'utilité mais que l'ensemble de la famille (et le juge des tutelles) considère comme nécessaire. J'ai donc accepté la fonction, en espérant être plus "diplomate" que l'association qui l'avait en charge.
Après quelques mois de relations positives qui m'ont permis de faire face aux urgences (RSA, CMU, huissiers, EDF, téléphone...), ma soeur s'est progressivement braquée contre les mesures de sauvegarde que je tente de mettre en place et refuse de signer les devis de travaux que j'ai âprement négociés, travaux qui visent notamment à faire baisser ses factures EDF, à mettre son électricité aux normes, etc.
Ses motifs de refus changeant régulièrement, j'ai fini par penser que le vrai blocage n'est pas dans tel ou tel choix technique ou esthétique, mais dans le principe même de la curatelle renforcée, qu'elle a toléré tant que sa situation était dramatique (et elle l'était) mais dont elle veut maintenant se libérer.
Or, toute la famille est d'accord pour penser qu'elle retomberait inévitablement dans ses errements précédents si la mesure de protection était levée. Nous envisageons donc de saisir le juge des tutelles, mais nous craignons que sa décision consiste à désigner à nouveau un tiers comme curateur, tiers qui ne lui accordera probablement pas la même attention que la famille.
Voilà la situation : ma responsabilité de curateur est engagée, je ne peux pas laisser durer ce blocage (l'hiver approche, les travaux ne sont pas faits) mais j'hésite devant le risque d'une décision de justice qui placerait à nouveau ma soeur sous la responsabilité d'un curateur (voire même d'un tuteur) étranger à la famille.
Qu'en pensez-vous ?