Bonjour,
Je suis Sophie-Céline Montier-Croulard, la MJPM qui a accepté de participer au reportage diffusé par envoyé spécial « une vie sous tutelle ».
J’exerce en tant que MJPM en profession libérale depuis 2006.
Je suis une professionnelle qualifiée et reconnue. Je suis régulièrement des formations pour parfaire mes connaissances. Je suis active dans la mise en place de la réforme et dans la réalisation entre autres d’un guide de bonnes pratiques ou d’une certification ISO 9001.
Les juges des tutelles des 4 tribunaux du Val d’Oise me font confiance et me confient des mesures depuis 7 ans.
Tout comme la majorité de mes confrères quelque soit le type d’exercice (libéral, hospitalier, associatif) je suis outrée du regard à charge porté sur notre si beau métier par le monde journalistique.
J’ai accepté de répondre à cette interview car la façon dont le sujet du reportage m’a été présenté laissait penser que j’avais face à moi une journaliste sans parti pris et qui voulait travailler son sujet.
Je ne voulais pas non plus me retrouver dans le rôle de cette association qui est filmée en caméra caché et qui d’après le reportage ne répond jamais au téléphone (après avoir vu la réalité d’un tournage, j’en viens à penser qu’il est très facile de téléphoner un dimanche pour être certain de ne pas obtenir de réponse !)
Lors de la diffusion du dit reportage, j’ai malheureusement constaté que je n’avais fait qu’empêcher que cela ne soit encore pire.
J’ai consacré à l’équipe de France 2 une matinée entière pour 30 secondes de diffusion.
J’ai répondu pendant 1h30 à des questions.
Où sont mes réponses ?
Je ne parlerai que de la partie qui me concerne.
On m’accuse de refuser d’acheter une machine à laver à la majeure !
Je rappelle qu’une mesure de curatelle renforcée est une mesure d’assistance, et que cette personne n’avait pas besoin de mon accord pour cet achat. Que son compte « argent de vie » très largement créditeur lui permettait de réaliser cet achat, sans même m’en parler. Ce qu’elle a fait après le passage de la journaliste.
Pourquoi ne parle t-elle pas des travaux qui ont été réalisés à son domicile depuis l’ouverture de la mesure de protection ? Pas assez vendeur ? Pas assez racoleur ?
Il est dit et redit que cette dame n’a pas été avisée de sa mise sous protection !
Le jugement d’ouverture de la mesure de protection est filmé et visible dans le reportage. Il aurait été facile d’y lire la date d’audience de cette personne, tout comme il y est fait référence au certificat médical du médecin expert qu’elle a rencontré.
La fille de la majeure protégée insiste lourdement à ce sujet !
Les questions qui se posent à ce propos sont : Où était la famille au moment du signalement ! Pourquoi la juge a-t-elle estimé qu’il fallait un MJPM extérieur ? Pourquoi la majeure n’a-t-elle pas communiqué les coordonnées des enfants ? Pourquoi n’ont-ils jamais répondu ou tardivement à mes courriers d’information de nomination ?
Cette dame affirme ne pas savoir qui a demandé l’ouverture de la mesure !
Cette information lui a pourtant été communiquée à plusieurs reprises par différents intervenants et elle est toujours suivie par la personne ayant fait le signalement au procureur !
Je ne peux que constater que la journaliste n’a traité son sujet que d’un point de vue, sans vraiment chercher à en comprendre tout les tenants et les aboutissements.
Pourquoi ne voit-on dans ce reportage que des majeurs protégés ayant des familles ? Vivant sous un toit ? Calme ? Est-ce vraiment la réalité de notre quotidien ? La réponse est non en ce qui me concerne.
Même si je suis déçue de cette vision à charge du monde tutélaire par les journalistes, je ne regrette pas mon implication dans cette aventure.
Je constate au vue des retours des majeurs protégés dont je gère les mesures de protection ou des familles suite à la diffusion de ce reportage qu’heureusement les mécontents sont « l’arbre qui cache la forêt ».
Je constate aussi que ce type de diffusion fédère tout le monde tutélaire et que c’est grâce à notre indignation que nous réussirons à changer notre image ! Oui nous sommes des professionnels, tout comme nos partenaires (juge, greffière, assistante sociale, banque, etc…)
Le site « tutelle au quotidien » publie d’ailleurs à ce propos, un article et une lettre ouverte rédigée par deux avocats.
www.tutelleauquotidien.fr/Actualites/240...-envoye-special.html
www.tutelleauquotidien.fr/Actualites/200...riste-reportage.html
Merci de m’avoir lu jusqu’au bout.
Si vous voulez vérifier mon identité :
www.scmc-tutelle.fr/