Bonjour,
Depuis 15 ans, je suis tutrice (et logeuse) de mon enfant porteur d'un handicap mental moyen, âgé de 35 ans. J'en ai moi-même bientôt 65 et mon conjoint 71. Je trouve que la charge est devenue lourde car, après avoir énormément travaillé, j'ai quelques gros soucis de santé et mon conjoint aussi. Nous allons bientôt atteindre la période de renouvellement de la mesure de tutelle. Je ne peux clairement pas m'engager pour dix ans de plus, je ne crois pas que je tiendrai jusque là, ma santé physique ne me le permettra peut-être pas, même si mes neurones semblent tenir le coup... Je songe donc à demander le renouvellement pour cinq ans seulement, le temps de trouver "quelqu'un de bien". Est-ce possible ?
Je viens de passer deux jours à revoir et mettre au propre tous les comptes de l'année et à rédiger tout ce quiaccompagnera le compte rendu de gestion (diligences, liste des biens, etc.). Une petite erreur de frappe (achat noté en double) dans mon tableau (logiciel) a faussé les résultats finaux d'environ 9 modestes euros, et il m'a fallu je ne sais combien de temps et recommencer les comptes X fois pour enfin trouver la faille. J'en suis sortie mentalement épuisée. Je suis obligée de continuer à travailler... Je suis physiquement et moralement fatiguée, mon conjoint l'est aussi, la présence de notre enfant à notre domicile nous occasionne beaucoup de travail, de dépenses personnelles et de soucis, surtout depuis la pandémie... Puis-je demander au juge la possibilité de ne pas fournir de comptes annuels (ce qui ne m'empêche pas de les tenir) sans avoir l'air de baisser les bras ou être soupçonnée d'avoir l'intention de dérober de l'argent ? Puis-je, sinon, me faire aider par un comptable, aux frais de la personne protégée ? Je ne voudrais pas que l'on se méprenne. J'ignorais cette possibilité jusqu'à ce que je me rende compte que, dans nos "relations", une maman-tutrice plus jeune que moi, vivant seule avec sa fille et n'ayant jamais travaillé de sa vie, en bénéficie.
Aussi, j'envisage, à plus ou moins long terme, de demander au juge de confier cette tutelle à quelqu'un d'autre. Hélas, les membres de ma famille ne veulent pas en entendre parler (frère, tantes, cousins du majeur protégé). Ils ont leur vie, parfois lourde de soucis, la difficulté de la tâche semble les rebuter et je peux aisément le comprendre. De plus, certains vivent loin de chez nous. Les liens familiaux, même s'ils existent, sont un peu distendus et ne sont pas assez forts sans doute pour que quelqu'un se sente le courage et la bonne volonté de reprendre les rênes de cette tutelle. J'ai légèrement abordé le sujet avec mon fils aîné, puis avec ma sœur, ils ont vite fait diversion. Je n'ose même plus en reparler... c'est vous dire !
Par la suite, j'aimerais passer le relais à un tuteur professionnel. Pourrons-nous le choisir ou le juge le désignera-t-il selon ses propres critères ? Comment être sûr qu'il s'agit d'une personne bienveillante et sérieuse qui laissera à notre enfant assez d'argent pour quelques plaisirs, loisirs, vêtements, etc., et ne ponctionnera pas trop son compte et son épargne ? Qui surveille cela ? Le frère aîné du majeur protégé, bien que non-tuteur, pourra-t-il avoir un droit de regard sur la gestion de ce tuteur professionnel, sur les sommes prélevées par le foyer d'hébergement, etc ?
Je pose beaucoup de questions car cela me préoccupe vraiment, désolée ! Et d'avance merci pour vos réponses !
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