Votre père que veut il?
Je m'explique si votre père veut vivre chez votre soeur:
- vous ne pouvez plus garantir son bien être et sa sécurité (votre soeur dit être malade, et pose des actes qui peuvent laisser supposer des troubles du comportements induisant une incapacité à assumer la prise en charge de votre père). Faites le savoir au juge, demander lui conseil en lui expliquant la situation et surtout demandez lui de prendre position. Dés lors votre responsabilité est dégagée, bien que cela ne soit pas satisfaisant. Le juge peut visiter ou faire visiter la personne protégée. Il sera alors à même de mesurer les conditions de vie de votre père et de vous conseiller.
Article 416
Le juge des tutelles et le procureur de la République exercent une surveillance générale des mesures de protection dans leur ressort.
Ils peuvent visiter ou faire visiter les personnes protégées et celles qui font l'objet d'une demande de protection, quelle que soit la mesure prononcée ou sollicitée.
Les personnes chargées de la protection sont tenues de déférer à leur convocation et de leur communiquer toute information qu'ils requièrent.
Si votre père ne souhaite pas vivre chez votre soeur:
- Faite le savoir au juge, recherchez un lieu de vie garantissant son bien être
- je pense que vous pouvez après avis du Juge selon les articles 459 ou 469 et selon le cas agir en dépôt de plainte contre votre soeur pour (séquestration ? Abus de position dominante ? Etc ) Mais il s'agit de votre soeur et j'ignore qu'elles suites peuvent être données à de telles plaintes. L'idée étant de soustraire votre père à un contexte de vie apparemment peu stable et peu sécurisant.
Article 459
Hors les cas prévus à l'article 458, la personne protégée prend seule les décisions relatives à sa personne dans la mesure où son état le permet.
Lorsque l'état de la personne protégée ne lui permet pas de prendre seule une décision personnelle éclairée, le juge ou le conseil de famille s'il a été constitué peut prévoir qu'elle bénéficiera, pour l'ensemble des actes relatifs à sa personne ou ceux d'entre eux qu'il énumère, de l'assistance de la personne chargée de sa protection. Au cas où cette assistance ne suffirait pas, il peut, le cas échéant après l'ouverture d'une mesure de tutelle, autoriser le tuteur à représenter l'intéressé.
Toutefois, sauf urgence, la personne chargée de la protection du majeur ne peut, sans l'autorisation du juge ou du conseil de famille s'il a été constitué, prendre une décision ayant pour effet de porter gravement atteinte à l'intégrité corporelle de la personne protégée ou à l'intimité de sa vie privée.
La personne chargée de la protection du majeur peut prendre à l'égard de celui-ci les mesures de protection strictement nécessaires pour mettre fin au danger que son propre comportement ferait courir à l'intéressé. Elle en informe sans délai le juge ou le conseil de famille s'il a été constitué.
Article 469
Le curateur ne peut se substituer à la personne en curatelle pour agir en son nom.
Toutefois, le curateur peut, s'il constate que la personne en curatelle compromet gravement ses intérêts, saisir le juge pour être autorisé à accomplir seul un acte déterminé ou provoquer l'ouverture de la tutelle.
Si le curateur refuse son assistance à un acte pour lequel son concours est requis, la personne en curatelle peut demander au juge l'autorisation de l'accomplir seule.
Dans un tel contexte, il est toujours, malgrès les textes permettant la protection de la personne, difficile d'agir sans que la personne protégée ne soit psychiquement affectée par les actions menées. Et ce d'autant plus quand les personnes qui causent mal être ou l'insécurité sont des proches de la personne protégée et abusent de la relation affective que celle ci entretient avec elles. La volonté clairement exprimée de votre père sur son choix de vie me semble être le préalable à toute action.
Il faut parfois accepter, non sans douleur, qu'un proche spolier ou maltraité choisisse de continuer à vivre dans de telles conditions. Votre rôle devient alors celui de "gardien de phare" et garantit le minimum qui n'existerait pas sans vous.
Faites une information complète au juge sur votre incapacité à garantir la sécurité et le bien être de votre père, demandez lui de le visiter et de prendre position, votre coeur de fille restera blessé mais votre responsabilité ne pourra être mise en cause. Piètre consolation j'en convient.