Bonjour,
Je vous confirme mes éléments de réponse : le tuteur ou curateur n'est responsable que des aspects financiers et patrimoniaux de la vie du majeur protégé. Il en rend compte annuellement au juge à qui il fait parvenir les comptes correspondants.
Pour ce qui concerne la vie quotidienne, c'est autre chose.
1 - votre père a et aura toujours une responsabilité envers lui (matérielle et d'assistance). S'il manque à cette obligation il est susceptible d'être poursuivi en justice.
2 - Bien que formellement le tuteur ou la tutrice ait un rôle limité au contrôle des dépenses du majeur, il n'en reste pas moins qu'il ou elle est un interlocuteur écouté des organismes sociaux et médicaux. De plus, lorsque le tuteur fait partie de la famille, il est systématiquement consulté et écouté par ces organismes (IME, médecins, assistante sociale, administrations...). Dans ces conditions, et s'il y a des décisions à prendre concernant le majeur, le tuteur sera le membre de la famille consulté. Si d'autres membres de la famille contestent ces choix, cela peut se régler par la convocation d'un conseil de famille organisé par je juge des affaires familiales (juge des tutelles).
En résumé, si vous souhaitez être cet interlocuteur privilégié vous demanderez à devenir tutrice de votre frère. Compte tenu de votre amour et de votre sollicitude pour lui, ce sera vraisemblablement le mieux.
En revanche, si vous avez horreur de la paperasse, passez votre chemin. C'est un engagement sérieux qui demande seulement de savoir compter et de comprendre les décisions du juge (qui vous écoutera auparavant).
A titre indicatif, je suis curateur de mon fils qui a une maladie psychiatrique. Vous voyez, on peut être père ET tuteur/curateur.
Je suis ses comptes mais je suis celui vers qui se tournent tous les hopitaux, cliniques, médecins, police, juge, assistants sociaux, administrations, sécurité sociale, mutuelles... concernant la vie quotidienne de mon fils de 28 ans.
En clair parce que toutes ces formalités passent à 10.000 pieds au dessus de la tête de mon fils et qu'il faut bien que quelqu'un s'en occupe. Donc c'est pas forcément drôle tous les jours.
La sollicitude, la bonne volonté et l'empathie,c'est bien joli au journal télévisé ou au téléthon, ou pendant cinq minutes à compatir en filant 5 euros à une bonne cause. Dans la vie quotidienne c'est un combat et si vous rencontrez beaucoup de gens compréhensifs et sympas, il y en a encore plus qui n'ont rien à fiche de vos problèmes ou de ceux du handicapé dont vous avez la charge. Je n'excuse pas votre père, mais je peux le comprendre, surtout s'il vous a élevés seul. Si vous devenez tutrice, vous l'apprendrez bien vite vous aussi.
Cordialement