Bonsoir
Je viens de prendre la décision de démissionner de mes fonctions de curatrice de mon frère, après trois ans de gestion de sa curatelle renforcée, et je vais envoyer ma lettre au juge demain. La situation semblait idéale puisque le protégé avait accepté (difficilement mais réellement) cette mesure, que je partage encore pour quelques temps cette mission avec deux autres frères valides (l'un est subrogé et s'occupe des comptes, l'autre est un recours dans les situations extrêmes) et que nous fonctionnons en bonne intelligence. Malgré cela, c'est excessivement lourd et perturbant de s'occuper du quotidien d'une personne en mauvais état psychique (et mon retrait entraînera la démission de mes frères car les fonctions que je remplissais, personne n'est prêt à les remplir à ma place : quand on a une famille nombreuse, on se doit d'abord à ses enfants et à son conjoint!) Je me rends compte que je suis à un stade où m'occuper de cette personne me nuit directement, à la fois personnellement dans mon équilibre et professionnellement dans ma concentration et mon efficacité.
Alors certes, j'entends beaucoup parler des inconvénients d'une curatelle extérieure. D'abord par mon frère protégé, qui rejette catégoriquement cette idée. Qu'en est-il vraiment ? Cette mauvaise réputation est-elle due à une grande fréquence d'abus ou d'incompétence des associations dûment constatée et chiffrée, ou provient-elle de l'inconfort de devoir faire confiance à des personnes étrangères à la famille, qui prennent des décisions suivant des critères différents de ceux de la famille ? D'avance, merci pour vos réponses – qui ne changeront pas ma décision puisque c'est une question de survie personnelle, mais me permettront je l'espère de savoir un peu à quoi m'attendre.