Bonsoir,
Avant toute chose, personne ne peut protéger une personne si celle ci ne veut pas se soigner. En d'autres termes, on ne peut pas empêcher une personne de vouloir passer à l'acte suicidaire. Par contre, votre grand-mère (bien qu'elle soit agée) à fait plusieurs tentatives qui à ce jour, je l'espère n'ont pas réussi. Cela traduirait plutôt à un appel au secour, qui démontre une grande souffrance psychologique. Comme elle se met volontairement en danger vous pouvez effectivement demander une hospitalisation sur demande d'un tiers. Pour cela, je vous conseille de vous renseigner auprès de votre médecin traitant pour les modalités de cette hospitalisation ou peut-être à la gendarmerie ou au commissariat.
D'autre part, concernant la mise sous protection, vous devez effectuer une requête au juge des tutelles explicitant les faits qui vous incites à faire une demande de protection. Cette requête doit être complétée par un certificat médical circonstancié établi par un médecin qui se trouve sur la liste du Procureur de la République (article 431 du code civil).Votre grand-mère sera convoquée par ce médecin et si elle ne se présente pas ou si elle refuse de se faire' examiner', le médecin établira un certificat de carence qui sera transmis au Juge des Tutelles et ce dernier pourra prononcer une mesure de protection (sauvegarde de justice)en attendant une enquête sociale, avec audition du requerrant (vous) et votre grand-mère. Si une mesure de sauvegarde est prononcée en attendant les résultats de l'enquête sociale et des auditions, un mandataire avec mandat spécial pourra être désigné pour la protection de la personne de votre grand-mère.
Maintenant vous dire si l'on accorde une protection juridique à une personne alcoolique et dépressive, je ne peut vous répondre que par l'article 425 du cc: 'Toute personne dans l'impossibilité de pourvoir seule à ses intérêts en raison d'une altération, médicalement constatéé,soit de ses facultés mentales, soit de ses facultés corporelles de nature à empêcher l'expression de sa volonté peut bénéficier d'une mesure de protection juridique. S'il n'en est disposé autrement, la mesure est destinée à la protection tant de la personne que de ses intérêts patrimoniaux'. L'âge, la dépression et l'addiction à l'alcool font de votre grand-mère une personne très vulnérable qu'il convient de protéger au sens juridique et psychologique, à mon avis.