Placement en EHPAD

Bonjour,

J'ai un majeur protégé qui est hospitalisé en soins de convalescence pour l'instant. Manifestement, les avis médicaux démontrent son impossibilité de retourner à domicile. J'ai procédé, avec l'aide de la famille, à une recherche d'hébergement EHPAD ou cantou (le MP souffrirait d'un début d'ALZ).
Malheureusement, le MP est très réfractaire à l'idée d'entrer en institution. Et comme le MP choisit seul son lieu de résidence, me voilà bien démuni pour décider à sa place !! (c'est une tutelle).
Que dois-je faire ? Solliciter le Juge pour qu'il tranche ?
Merci

c'est ce que je ferais.

Bonjour,

Je comprends mal et je me demande pourquoi c'est la volonté réfractaire du MP qui pose problème.

Soit on décide à sa place en tout et on n'a pas à tenir compte de la volonté négative du majeur puisque sa parole est réputée déficiente.
Soit on considére sa volonté négative comme efficiente et l'on doit alors tenir compte de sa volonté positive comme également efficiente.

Retenons l'hypothèse de l'efficience (fut-elle rare et momentanée).
Ici, le refus de placement par le majeur contrarie seulement la volonté des intervenants chargés de le représenter ou de le soigner.
Décider à la place de, ou faire trancher par le juge, soulagera les intervenants mais pas le majeur qui restera réfractaire et non-écouté, voire baillonné.
Sauf points de droits qui devraient êtres connus, je crains la réaction du juge qui aura beau jeu de rappeler au MJPM l'objet de sa mission.

Quel sens donner, en effets, à la démarche auprès du juge ?
Trancher ?
Soit ! Dans ce cas il voudra recueillir tous les éléments concernant le majeur.
Le rôle du MJPM sera alors de représenter le majeur et sa volontée recueillie. Il lui reviendra de rapporter et de défendre devant le juge le point de vue réfractaire et la volontée de rester au domicile.

Autrement dit, il reviendra encore et toujours au MJPM de décider et agir pour le majeur, au mieux du seul intérêt de ce dernier, envers et contre tous autres intérêts; y compris le sien; et dans le respect du serment prononcé.

[le] voilà bien démuni pour décider à sa place !! (c'est une tutelle).
Que doi[t-il] faire ?

Pardonnez la réponse qui s'imposerait à moi en de telles circonstances :
- Mesurer l'effroyable solitude que coûte le pouvoir.
- Fuir ou rester.
- Considérer la question, telle qu'elle est formulée et voir qu'elle consiste à demander comment il faut faire pour contrarier et maltraiter le majeur que vous avez mission de protéger.

Sur un plan purement pratique, même si le juge tranche, ce n'est pas lui qui accompagnera le MP lors de son admission...

Ma question n'avait rien de philosophique ; elle est au contraire très terre à terre.
Je suis en présence d'un majeur protégé qui n'a aucun proche, pas de famille qu'il côtoie et je me demande juste comment décider "à sa place" tout en sachant que "le majeur protégé choisit seul son lieu de résidence" mais "qu'en cas de conflit c'est le juge des tutelles qui tranche"

Le juge des tutelles tranche en cas de conflit.

Pardonnez mon ignorance mais je me demande : "en cas de conflit " de qui avec qui ?

Le Majeur est-il en conflit :
- avec son mandataire ?
Il me semble qu'un conflit entre MP et MJPM devrait être réglé par une demande de main-levée.
- avec d'autres personnes ?
Il me semble que c'est le rôle du MJPM de protéger et défendre les intérêts du MP.

Comme dis plus haut : "fuir ou rester".

Choisissons de rester et écoutons la parole du majeur protégé :

La parole du majeur protégé est efficiente ?
Il n'y a rien à décider à sa place. il choisi seul et le MJPM l'aide.

La parole du majeur protégé est déficiente ?
Le MJPM doit accomplir un acte inhérent à la pratique de son métier.
C'est à dire, répondre pour lui-même, à une question qu'il se pose pour et sur lui-même et la pratique de son métier.
En d'autres termes, il nr dois pas décider en se mettant à la place du MP mais en restant lui-même et en s'interrogeant sur la façon dont il pratique son métier.

Au risque de se tromper et de choisir une voie qui s'avérera néfaste pour le Majeur Protégé.

Pour rester très terre-à-terre:
c'est le lot de tout parent face aux pleurs d'un bébé quand il est impossible d'en identifier la cause.