Entre audition et jugement

Merci pour votre réponse.
Le problème, c'est pour conserver mon logement social. C'est un souci énorme pour moi. Je suis absent depuis trois ans.
Si mon bailleur social, ainsi que les organismes afférents ont vent de cette domiciliation décidée par un juge, je peux avoir des difficultés.
J'ai dit et redit à la juge où j'étais domicilié. Mais elle a décrété "arbitrairement" que c'était une boite postale, et elle l'a mentionné sur le jugement. Pourquoi ne m'a t'elle pas écouté ? Pourquoi ignore t'elle la distinction entre domicile et résidence ?
C'est une histoire qui me tue à petit feu. Je suis aidant depuis plus de trois ans, dans des conditions de plus en plus difficiles. Mon seul espoir, c'est de retrouver mon appartement un jour, et cet espoir est remis en cause par le caprice d'une juge, qui sait parfaitement ce qu'elle fait.
A part cette tutelle qu'elle m'a accordée en raison de mes écrits (de votre aide) et de mes témoignages, aucune impression d'être compris un minimum. J'ai l'impression d'être un délinquant.
C'est ma vie qui est en jeu. 40% des aidants partent en premier. Et j'arrive au bout de ma course..
Merci de m'avoir répondu.
Cordialement
Alain

à la lumière de ce que vous expliquez, je comprends mieux
je pense que la juge connait parfaitement la différence entre domicile et résidence

si vous êtes à ce point épuisé, pourquoi avoir demandé la tutelle, un professionnel vous aurait déchargé de cette mission sans vous empêcher d'avoir des relations avec votre mère à votre habitude

bonne journée

Merci encore
Si je n'avais pas eu la tutelle :
- j'aurais été tenu de payer ma cote part pour rester au domicile de ma maman. Vous le l'aviez dit dans notre premier échange, et je n'ai que 300 euros de retraite.
- ça m'aurait enlevé toute initiative sur la date et le lieu de placement de ma maman en ehpad (la juge voulait déjà la placer en ehpad à cause de l'avis du psychiatre qui avait coché la case "placement en ehpad à envisager) et je voudrais qu'elle vienne près de chez moi puisqu'il n'y a que moi qui m'en occupe.
- en plus l'attitude de mes frères qui voulaient me "sanctionner" pour les reproches que je leur faisais, ou pour "l'avis" de ma cousine qui a jugé que je m'occupais mal de ma maman (en contradiction avec le toubib)

Bref, je suis attaqué de toutes parts. Et c'est un dilemme.
Même si elle n'a plus sa tête, ma maman est parfaitement consciente et je m'en occupe tellement bien qu'elle est heureuse de vivre. Les aides à domicile m'admirent. Mes frères ne l'ont pas vue depuis trois ans.
J'aurais tellement voulu que le jugement de tutelle soit l'occasion d'organiser au mieux sa fin de vie. Mais mon frère a parlé en premier et il a commencé par m'attaquer, et je n'ai fait que me défendre, avec les reproches de la juge.
Et on en est là :
Ou je rentre chez moi et j'abandonne ma maman
Ou je m'occupe de ma maman et j'ai cette épée de Damoclès.
Merci de m'avoir lu.
Alain

Bonjour

le fait d'avoir la tutelle ne vous exonère pas de vos obligations, vous devez payer votre part aux frais d'hébergement chez votre mère, vous devez avoir l'accord du juge pour placer votre mère en maison de retraite...

je vous engage à bien respecter toutes vos obligations en qualité d'enfant et de tuteur , au risque que la tutelle vous soit retirée d'autant que si le reste de la famille fait appel et compte tenu de votre situation particulière pour le domicile, ce n'est pas gagné définitivement

Oui. C'est du marche ou crève
A moi toutes les obligations.
Ca me rappelle mon frère qui a demandé à la juge : "Je veux une tutelle privée" (comme s'il commandait une pizza, sans aucun sentiment).
Ensuite, il a fait jouer sa respectabilité : "Je suis grand-père moi !"
Moi, je suis un "sans dents".

Je croyais que la juge allait être l'interface entre le désintérêt et la protection (ma mère n'a aucun bien).
Je n'appelle pas ça de la "protection" pour ma maman. C'est simplement de l'administratif.

Je n'ai aucun *intérêt* à être là, sauf pour protéger ma maman.
Je serais bien mieux chez moi, à faire du vélo, de la marche, et profiter de ma retraite avec mes amis.
Je n'ai qu'un seul désir, c'est de retarder le plus possible le cauchemar de l'ehpad qui la fera glisser en peu de mois (elle a toujours été très solitaire).
J'en discute assez avec les aides à domicile qui ont fait des séjours en ehpad : 94 ans, Alzheimer, plus de mobilité = ma maman va en ehpard uniquement pour mourir. Et bien en baver avant : lever à 6h00 et coucher à 19h00, etc.

De toute façon, ça n'est plus qu'une question de mois.
Je voudrais...
Mais non. Je vais être obligé de l'abandonner, puisque c'est la loi.

On sait très bien que la justice n'est pas la loi.
(capacité en droit, mention très bien en 1984. C'est vieux, c'était que de la théorie. Mais j'ai connu.)


Alain.

Bonjour,

Je reviens sur cette histoire ancienne pour vous informer de la suite de l'affaire :
Le jugement en appel avait lieu le 17 novembre 2023.
Ce que je ne savais pas (on ne m'a même pas prévenu !), c'est que mon frère s'était désisté de son appel depuis 1 mois et demi.
Sûrement pas par grandeur d'âme, mais parce qu'il était bien incapable de justifier son appel. J'avais, en plus, un soutien du médecin traitant de ma maman qui certifiait que ma maman ne pouvait être mieux qu'avec moi.

A ce jour, son état se détériore évidemment, mais grâce à moi, elle profite encore de la vie. Elle est encore en vie, et c'est uniquement grâce à moi. Et je la sors normalement, et je lui fais des bons plats, et je lui mets des vidéos qu'elle aime. Et je suis toujours à la regarder et lui parler. Et j'en fait mentir plus d'un.
Un ami me parlait d'une dame plus jeune et qui a déclaré la maladie après ma maman. Deux ans d'ehpad : "elle a le regard vide"

Mais quatre ans révolus sans aucun loisir, ça donne envie de retrouver un peu de vie sociale. Ici, je ne connais personne.
Pour ça, il faut que j'emmène ma maman (art. 108-3 normalement)
Mais la justice n'est pas la loi... (ou inversement)

Pour que je continue à m'occuper de ma maman, ii faut que je l'emmène pendant qu'elle est encore suffisamment consciente. Avant l'été pour qu'elle profite. Je veux la garder le plus longtemps à domicile, avec HAD au besoin. J'ai déjà tout prévu. Même l'inscription en ehpad au cas-où.
Mais je ne crois pas qu'on va m'aider.
En ce qui concerne ma maman, je suis le seul à la "protéger" depuis le début. Les autres protègent des intérêts qui ne sont plus les siens.
Protéger quelqu'un, c'est se mettre à sa place et rechercher ce qui est le mieux pour elle.

Merci de m'avoir lu
Alain