Ok, je vais méditer sur nos pratiques. Sur la mienne de préférence, puisqu'après tout, je suis responsable de ce que je fais, pas des actes de mon voisin

Zabeille, vous m'interpellez directement, et j'ai cru comprendre que votre métier vous plaît énormément. Vous saurez certainement me guider à propos des questions suivantes :
En quoi les pratiques professionnelles ont elles concrètement évolué ces dix dernières années, à votre avis ? (J'ai deux petites années d'exercice dans ce métier)
Pourquoi ai je l'impression qu'il existe une concurrence entre les mandataires des assos et les privés ? (peut être suis je susceptible, auquel cas j'irai me reposer... mais je ne suis pas sûre que mon hypothèse soit une vue de l'esprit)
Les assos ont elles défavorisé, ou fait du tort aux privés, à un moment donné ? (ou sinon pourquoi les soupçonner continuellement de chercher à se servir financièrement sur le dos des majeurs, voire d'ignorer complètement l'aspect "humain" du suivi, comme je le ressens en lisant quelques messages sur ce site, notamment)
Combien de mesures les privés suivent ils en moyenne ? Avons nous une charge de travail égale les uns et les autres - ce qui est possible, je n'ai absolument aucune idée à ce sujet.
Les privés et les assos bénéficient ils des mêmes moyens techniques de gestion ?
Existe t'il comme il se dit parfois, des assos ou bien des privés à qui on attibuerait plus facilement des majeurs protégés vivant en établissement, et est il réellement d'usage de confier les majeurs vivant dans le même établissement au même professionnel ?
Est ce que les privés ont les mêmes moyens techniques de gestion que les assos (c'est une vraie question, je ne me positionne pour ou contre personne).
Etes vous vraiment convaincu qu'un mandataire en asso aurait un regard moins axé sur l'aspect humain des situations qu'il suivrait ? (si c'est le cas, en qualité d'éducatrice spécialisé professionnellement confirmée, et désireuse d'être la plus compétente possible, pourquoi serais-je je perdre mon temps à bosser en asso alors que tant d'autres postes seraient plus motivants ?)
Pour être honnête, je vais parler concrètement de mon poste. Je reconnais que le nombre des rencontres physiques moyennes ne sont pas ce que vous recommanderiez, les uns et les autres. C'en est pas loin, mais un effort reste à faire. Il faut tenir compte du fait notamment, que les changements de législation relatifs au suivi TPSA ont contribué à alourdir la charge de comptes rendus à fournir aux tribunaux ces derniers mois, et autres travaux supplémentaires à fournir. Donc le temps de gestion administrative a "explosé". Je n'ai pas laissé tomber le contact pour autant, jonglant avec les rencontres, le téléphone, le courrier, les mail, suivant les dispositions des partenaires comme des personnes suivies. Ce n'est pas parfait, certes, et j'aspire à un rythme de rencontres sur le terrain bien plus régulier. Vos exemples me seront des indications précieuses. Je suis prête à parier toutefois, que la majorité des personnes que je tente d'accompagner au mieux ont compris que leur point de vue est respecté, et qu'ils sont entendus dans leur "globalité", pas seulement du point de vue financier.
Enfin, à l'attention de fic, une MASP est une mesure qui ne nécessite pas l'intervention du juge, puiqu'elle est demandée par la personne elle même. Il est prévu que ce soit les Conseils Généraux qui les gèrent. Nous ne savons pas toujours si les départements vont déléguer le travail à d'autres personnels. Et soyons très clairs : aussi compliqué soit l'accompagnement dont a besoin votre parente, l'aspect humain comme l'aspect financier de son accompagnement doit obligatoirement être pris en compte. N'hésitez pas à demander le nom de la mesure de votre parente, si vous rencontrez le mandataire qui l'accompagne, et de vous assurer que c'est bien le juge qui l'a ordonnée. En repartant du cadre légal, la façon dont le suivi sera mis en place vous paraîtra (je l'espère) un peu plus clair.