smc-etc...

Mon idée de demander l'avis des majeurs d'abord est relatif à mes expériences pros, à mon poste actuel, ainsi qu'à la structure où j'exerce. Je vais essayer de faire court...
J'ai été éducatrice spé pendant une petite dizaine d'années en foyer d'hébergement pour adultes souffrant de handicaps intellectuels et maladie mentales. Un constat : si la loi de 2002 nous a fait crouler sous la paperasse au lieu d'être sur le terrain d'abord (

)l'obligation de faire preuve d'imagination pour traduire à des personnes ayant entre cinq et quatre vingt ans d'âge mental les projets individuels, les règlements, les questionnaires relatifs à leur satisfaction... et d'être au plus proches de ce qu'ils voulaient EUX, de devoir obtenir leur consentement "le plus éclairé possible" a au minimum permis de leur faire sentir qu'on s'intéressait REELLEMENT à leurs points de vue individuels. Au maximum, certains adhéraient mieux à leur projet de vie puisqu'ils en étaient partie prenante. Je vous avoue que l'effort était valable et les résultats, même humbles, nous poussaient à aller de l'avant.
Je souhaiterai rester méthodique : j'aimerai d'abord me donner un délai pour interroger mes 60 majeurs d'abord. (la charge pourrait être lourde si les gens ne savent pas lire, puisque je proposerai de voir avec eux s'ils veulent participer au questionnaire. S'ils n'en ont cure, ça pourrait être inclu au dossier avec leur motif. (Un refus est une réponse qui a ses raisons...) Et ensuite, pour ceux qui en expriment le souhait, (pourquoi pas inclure la question dans le questionnaire...) je consulterai les familles. Sauf cas exceptionnel motivé... Cela à mon avis permettrait de faire sentir aux majeurs qu'ils sont considérés MAJEURS d'abord, PROTEGES ensuite... C'est peut être plus valorisant de ne pas être infantilisé (bien que cela puisse être confortable d'avoir son propre comptable, pour quelques uns ...

) J'aimerai aussi mettre une protection auprès de ceux des protégés dont les familles seraient éventuellement envahissantes, bien malgré elles, ça, je le comprends !
Dernier point : en travaillant en foyer d'hébergement, je me suis rendue compte que les adultes que nous suivions étaient vraiment valorisés d'être consultés vraiment au sujet de leur projet, quelque soit leur niveau de capacité. Je vous parle de l'estime d'eux même qu'ils reprenaient un peu et de la confiance en l'accompagnant, et je suis sûre d'oublier encore des avantages... Bien sûr, nous devions veiller à ce que les voeux soient en cohérence avec leur sécurité!! Mais si l'on explique les choses en ne disant pas systématiquement non, ça peut marcher.
Bon, j'ai pas réussi à faire court, et il faut que je mette un bémol : mes idées sont bien bonnes, mais il va falloir que je les soumette à mes collègues avant de m'emballer !! Merci de m'avoir permis au moins de rôder mes arguments !!

(je viens de me relire, je suis très affirmative... c'est l'enthousiasme... si vous trouvez des objections, n'hésitez pas à me les transmettre, je prends... !!)